A)La "Capture" des Infrarouges

                     

     Les crotalinés possèdent deux trous entre les yeux et les narines dans lesquels se trouve leur organe pour détecter les rayonnements IR. Ces deux cavités ressemblent, au moins d’apparence extérieure, à deux autres narines c’est pour cela que l’on dit faussement et souvent de ce type de serpent qu’il possède quatre narines. Mais contrairement aux boïdés, les crotalinés peuvent obtenir une image grâce à ces capteurs à infrarouge. Ces deux cavités donnent chacunes sur un compartiment divisé lui-même en deux parties inégales par une membrane. Elle est placée contre un creux prévu à cet effet sur les os maxillaires, elle est appelée fossette loréale. Cette fossette est composée d’une feuille double d’épiderme. Elles sont reliées par de petits tissus des vaisseaux sanguins ainsi et surtout de plein de terminaisons des nerfs libres du nerf trijumeau. Cette membrane est le cœur du fonctionnement de la vision infrarouge chez les crotalinés.

  La plus petite cavité des deux, la postérieure, est reliée à l’extérieur par une toute petite ouverture qui donne dans la partie antérieure de l’œil qui permet sûrement de réguler la pression atmosphérique dans l’organe lui-même car il peut se refermer grâce à un muscle qui se situe à l’embouchure. Cela doit être très important dans la vision infrarouge. La deuxième cavité, la plus grande qui est aussi la postérieure, débouche sur les deux orifices situés entre les yeux et les narines. La cavité est orientée donc «tout droit», horizontalement. Le fait que ces cavités soient relativement grandes et profondes est une condition obligatoire pour que les serpents voient par infrarouge. En effet, les rayons infrarouges doivent rester assez longtemps dans l’organe afin d’y être analysés et aussi car ils n’y rencontrent pas d’obstacles.

   Ce qui permet de capter les IR ici sont les membranes car aux extrémités des branches nerveuses se trouvent des milliers de cellules minuscules qui ne sont sensibles qu’au infrarouges. Ce sont elles qui captent les IR émis par les proies à sang chaud. Ces capteurs peuvent détecter une variation de température de 0.003°C ce qui est quelque chose de très précis. En effet, ces cellules sont dix fois plus sensibles que le meilleur détecteur d’infrarouge jamais crée artificiellement. Ces récepteurs ont pour maximum de sensibilité une longueur d’onde égale à 10 micromètres, soit trente degrés Celsius, ce qui veut dire qu’ils peuvent voir un animal dont la température est inférieure à 30°C, même les yeux fermés et les dégradés de couleurs allant du violet au jaune-rouge lui donnent une vision «colorée». Elles ne détectent que les moyennes et longues longueurs d’ondes d’infrarouges et non les courtes (cf. la définition des IR), ceci a été découvert par Breidenbach en 1990.

 

 

 

 

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